L’Institut des Sciences de la forêt tempérée (ISFORT) en collaboration avec la Coopérative Terra-Bois lancent un projet de recherche sur la restauration de peuplements forestiers affectés par la maladie corticale du hêtre.
La forêt tempérée couvre environ le ¼ de la superficie du Québec. Elle se situe au sud de la province. On y retrouve autant des feuillus que des conifères (forêts mixtes). Le projet de recherche de l’ISFORT vise à observer et répertorier la résilience des forêts de feuillus tempérées qui connaissent l’envahissement par le hêtre dans les stades de régénération.
L’ISFORT, qui est rattaché à l’Université du Québec en Outaouais (UQO), s’occupe de collecter les données et d’effectuer des analyses sur la problématique de l’envahissement du hêtre qui peut avoir d’importantes répercussions sur la structure, la composition et la dynamique forestière. L’expansion du hêtre à grandes feuilles et le déclin de l’érable à sucre au Québec fait l’objet d’études depuis plusieurs années.
Concrètement
L’équipe de la Coopérative a été mandatée pour sélectionner cinq candidats de la MRC d’Argenteuil parmi ses membres propriétaires de boisés privés, désireux de participer sur une base volontaire à cette étude et répondants aux critères déterminés par l’ISFORT. Nos professionnels en foresterie sont intervenus sur différentes parties de leurs boisés subissant l’envahissement du hêtre.
Les travaux qui ont débutés au printemps 2023 consistaient à la création de zones d’enrichissement de régénération naturelle de d’autres essences. En éradiquant les petits hêtres envahissants (entre 8 et 10 cm de diamètre) et en implantant 5 autres essences dont l’érable à sucre, l’érable rouge, le chêne rouge, le cerisier tardif et le noyer à des endroits stratégiques où la luminosité varie, on tente de trouver la meilleure structure qui assurera le maintien de l’équilibre forestier dans les secteurs touchés par l’envahissement du hêtre.
L’équipe de chercheurs de l’ISFORT vise la récolte des données sur le terrain d’ici 3 saisons de croissance, afin de laisser le temps aux nouvelles pousses de pouvoir nous éclairer sur le niveau de résilience de la forêt.
Pourquoi est-ce important ?
La variété des essences dans les peuplements en forêt tempérée est en quelque sorte, un gage de bonne santé et donc, de préservation du patrimoine forestier. Les essences d’érables, de chêne, de cerisier et de noyer sont des essences qui ont une meilleure capacité à s’adapter aux climats en plus d’améliorer la biodiversité du peuplement et du territoire. Une forêt tempérée en santé accueille une grande variété de faune et de flore, et a également une valeur économique plus importante. On tente donc de trouver des solutions concrètes, appuyées par la science, pour le maintien de l’équilibre de nos écosystèmes forestiers.
Voici les travaux effectués à ce jour sur le terrain en images :